Le secrétaire général Emerson NZIKOU MBENZE a cordialement reçu Cheryl et Jennyfer qui ont été ensuite présentées aux deux secrétaires d’ASSOC, il s’en est alors suivi un entretien sur l’ASSOC et le «Villages Mwana».
Le «Villages Mwana» par Cheryl WALKER LAKI-LAKA
Nous sommes du « Villages Mwana » enregistré en tant qu’organisme de bienfaisance depuis juillet 2010. Nous avons acquis un terrain à Hinda où nous comptons construire un village multifonctionnel ; c’est-à-dire que ce sont de maisons dans lesquels seront logés des orphelins ou des enfants nécessiteux qui seront gérés par des veuves. Le but est de recréer un environnement familial chaleureux dans lequel évoluera l’enfant au lieu d’un orphelinat. Car, nous pensons que c’est important pour l’enfant de retrouver un cadre familial avec une maman qui prend soin de lui. Chaque maison sera gérée par une veuve qui s’occupera de ces orphelins. Ce village multifonctionnel sera constitué :
- D’une école primaire
- D’une ferme agricole
- Une clinique
- Un centre d’apprentissage de métier et autres…
Le grand projet que nous avons est de créer plusieurs Villages au Congo.
Présentation de l’ASSOC par le secrétaire général Emerson NZIKOU MBEMZE
L’ASSOC, il est vrai c’est l’Association de Soutien aux Orphelins du Congo, mais ça c’est juste un nom. Derrière, il y a des chrétiens qui sont animés du désir de servir Dieu autrement qu’à l’église. Comme il est écrit dans Jacques 2 :26 « comme le corps sans esprit est mort, la fois sans les œuvres est morte ». Chez ASSOC, par orphelin, nous entendons tout enfant qui a perdu ses parents biologiques, naturellement. Mais aussi, tout enfant abandonné par ses parents. Tout enfant qui n’a plus de soutien, qui est livré à lui-même à cause de l’irresponsabilité des parents ou de l’incapacité de ceux-ci à répondre à ses besoins vitaux. Vous savez il y a un organisme ici à Pointe-Noire, le Samu social qui a recensé plus de 1500 enfants vivants dans la rue et au moins 150 qui trainent dans les rues de Pointe-Noire. A Mouyondzi, on compte au moins 700 enfants qui ont besoin d’une prise en charge.
Comme vous, nous sommes aussi des chrétiens mais pas seulement des chrétiens dominicains. L’ASSOC est né d’un ras-le bol de voir ces enfants abandonnés à eux-mêmes et de voir que les chrétiens ne se lèvent pas pour travailler.
L’apôtre Paul a dit que la création attend la révélation des fils de Dieu, notre message est que l’ASSOC a choisi les orphelinats et les centres d’accueil d’enfants.
Mais quelqu’un peut se lever un jour, pour venir en aide aux sourds-muets ou un autre pour soutenir les personnes handicapées, notre souhait est que chacun se lève pour travailler.
Nous voulons montrer une autre facette du christianisme parce qu’aujourd’hui le chrétien a perdu de sa valeur. Il y a des gens, des organismes qui ne sont pas chrétiens mais, qui sont animés de ce même désir et qui font des dons extraordinaires dans des orphelinats ou des centres d’accueil d’enfants. Que fait le chrétien alors ? Jésus a dit dans Matthieu 5 :16 « que votre lumière luise ainsi devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre père qui est dans les cieux ». Nous voulons manifester notre foi par les œuvres. Or la loi royale c’est l’amour ! C’est l’amour de Dieu en nous que nous manifestons.
Jenny FILION – Au niveau du Canada, le « Villages Mwana », nous avons des donateurs qui investissent pour la prise en charge des enfants, car nous intervenons aussi directement auprès des enfants. Mais le but, est d’aider des veuves en leur procurant des ressources qui leur permettront à leur tour de prendre soin des orphelins.
Cheryl WALKER LAKI-LAKA – Il y a une congolaise aux USA Olga, qui nous a contacté parce qu’elle voulait investir son bug jet de noël pour les orphelins. Cet argent nous a servi pour aider une dame que nous avons croisé en ville et qui semblait malheureuse avec son enfant sur les bras. Nous l’avons abordé, au départ elle a eu peur de nous puis finalement nous a raconté son histoire. Elle est veuve et elle attend que sa belle-famille la libère de son veuvage. Nous l’avons suivi là où elle est logée et c’était très triste. Nous lui avons procuré de la marchandise à vendre et elle vend un peu de tout au marché de Kouikou. Elle est très heureuse, elle ne savait comment nous remercier. Nous avons lui a fait comprendre que Dieu au ciel a vu sa souffrance et a changé sa vie. Sa belle-famille a accepté de la libérer de son veuvage ce dimanche. Il y a une dame que nous avons aidé qui a fini sa formation de coiffeuse esthéticienne à Kinshasa et qui va ouvrir son propre salon. Elle a manifesté le désir de la coiffer pour le retrait de son deuil. Nous pensons lui trouver un logement plus décent à Loandjili pour qu’elle soit aussi proche de son lieu de vente. Elle nous a exprimé le désir de prendre un orphelin à sa charge ; si l’ASSOC peut nous trouver un orphelin dont elle s’occuperait, ce serait bien.
Secrétaire général ASSOC – Ici au Congo où se situe votre siège ?
Cheryl WALKER LAKI-LAKA – Pour l’instant, nous n’en avons pas. Mais nous avons un directeur « Villages Mwana » de Brazzaville et un directeur « Villages Mwana » du Kouilou. Nous avons un conseil d’administration au Canada qui coordonne toutes nos actions. Nous avons rendez-vous tout à l’heure avec une dame au Fond Tié-Tié. C’est une congolaise qui vit au Canada et qui a créé un organisme nommé « Les enfants du phare » elle nous propose d’abriter en ses locaux notre siège.
Jennyfer FILION – Juste pour vous donner une idée, au Canada c’est très mal vu de payer un local avec l’argent des bénévoles ou tout autre besoin administratif. C’est pourquoi, nous devons être transparents et justifier toutes nos dépenses afin d’avoir un titre de bienfaisance et être en règle avec le fisc. Pour nos réunions, nous choisissons la maison d’un membre de « Villages Mwana » et pour nos besoins administratifs chacun apporte par exemple de l’encre ou autre. En réalité, nous sommes tous des bénévoles qui mettons tout ce que nous avons au service de « Villages Mwana ».
Secrétaire général ASSOC – C’est pratiquement la même vision. Au niveau d’ASSOC, nous prenons aussi en charge des enfants. Nous avons par exemple, réinséré un enfant orphelin de père en famille, il s’est retrouvé dans la rue parce que sa famille ne pouvait pas subvenir à ses besoins. Actuellement, nous prenons en charge ses études, ainsi qu’un autre enfant handicapé d’un pied – un train lui était passé dessus – qui trainait aussi dans la rue que nous avons placé dans un centre.
Nous avons un compte à la Mucodec, nous comptons en avoir aussi dans une banque comme nous avons maintenant des actes notariés. Il est vrai qu’ici au Congo, les contrôles fiscaux ne sont peut-être pas réguliers parce qu’ils arrivent à l’improviste. Nous avons des reçus pour toutes les dépenses que nous effectuons au niveau du secrétariat. Les retraits d’argent au niveau de la Mucodec ne sont validés par a signature du trésorier et du président.
Au niveau d’ASSOC, nous sommes huit (8) membres de bureau tous des bénévoles. Il y a le président, le secrétaire général, le trésorier, le commissaire aux comptes, le responsable logistique et événements, le responsable des affaires sociales, le responsable de la communication, le responsable de l’évangélisation…La plupart des membres du bureau, ne sont pas toujours là parce qu’on est tous pris par les obligations professionnelles. Nous différencions les dépenses au niveau d’ASSOC. Il y a les dépenses liées au fonctionnement de la structure et les dépenses liées aux événements. Nous les membres du bureau, on se partage les dépenses de chaque mois pour le bon fonctionnement de notre siège tel que le loyer, les deux secrétaires et le matériel administratif. Par exemple, tout ce qui constitue le siège pour la plupart est un don des membres. En fait, tout membre qui a don, un talent particulier ou une compétence dans un domaine donné le met au service de la structure. Nous avons une assemblée générale le 28 de ce mois, nous demanderons par exemple à l’un des membres qui est comptable de nous faire le bilan financier de toute l’année.
Jennyfer FILION – Avez-vous des membres qui voyagent beaucoup ? Parce que, vous pouvez avoir un compte au niveau des compagnies aériennes qui vous délivrent une carte qui vous donne accès à des points. Plus vous voyagez, plus vous accumulez un certain nombre de points et vous avez la possibilité d’avoir un billet aller retour. J’en ai bénéficié pour venir ici grâce à un membre.
C’est par ces mots que c’est terminé la visite des représentantes de « Villages Mwana ». Nous souhaitons un bon retour au Canada à Cheryl et Jennyfer. Que Dieu les bénisse et les soutienne dans cette lourde tâche qu’est la prise en charge des orphelins et des veuves.